Collection Panaït Istrati

Collection Panaït Istrati

Le président des Amis de Panaït Istrati (1884-1935), Marcel Mermoz, soucieux de marquer la présence de l'écrivain à Nice durant les années 1921-1926, a proposé à la bibliothèque de l'Université de Nice la création d'un fonds similaire à celui qui existait alors déjà à Paris, à la bibliothèque Sainte-Geneviève. Ce fonds documentaire est inauguré lors du premier colloque international Panaït Istrati, à Nice en 1978 et il s'est ensuite enrichi de plusieurs dons, en particulier des éditions originales offertes par le journaliste Frédéric Lefèvre, et les traductions hollandaises de A.M. de Jong.

Le fonds comprend des éditions originales ou plus récentes des œuvres de Panaït Istrati, en français, roumain, ou traduites, des travaux universitaires, des publications de l’Association des Amis de Panaït Istrati, ainsi que des photographies originales de Panaït Istrati, des correspondances, des articles et des textes de Panaït Istrati. Signalons également l'édition des Chardons du Baragan illustrée par Vasile Pintea, artiste roumain, et publiée par les Pharmaciens bibliophiles en 1981.

L’inventaire des documents d’archives de ce fonds est disponible sur le Catalogue en ligne des manuscrits et archives de l’Enseignement supérieur.

Vous pouvez retrouver les livres et revues de la collection dans notre moteur de recherche.

Les éditions originales de Panaït Istrati, en français, les bulletins et cahiers de l'Association des Amis de Panaït Istrati de 1969 à 1984, ainsi qu'une série de tirages photographiques de portraits ont été numérisées et sont accessibles librement sur la bibliothèque numérique d’Université Côte d’Azur, Humazur.

Contacts et informations pratiques

Consultation des ouvrages ou des archives de la collection se fait sur rendez-vous. Contactez la BU Lettres Arts Sciences Humaines :

bu-lettres@univ-cotedazur.fr

Règlement de consultation

Focus sur

Panaït Istrati

Panaït Istrati, né le 10 août 1884 à Braïla en Roumanie, est en contact dès ses vingt ans avec le mouvement socialiste roumain, et collabore au journal « La Roumanie ouvrière » dès 1906. Avec son ami Mikhaïl Mikhaïlovitch Kazanki, il part cette même année pour l'Egypte, puis le Moyen-Orient. En 1913, il fait un premier séjour à Paris, puis en Suisse, jusqu’en 1920, puis à nouveau Paris, puis Nice en novembre. Sans travail et dans la misère, il tente de se suicider le 3 janvier 1921, dans le jardin Albert Ier. C’est cet évènement qui va provoquer sa rencontre avec Romain Rolland, qui devient son mentor littéraire. Il obtient un contrat avec les Editions Rieder, chez qui il publie des cycles construits autour de la Roumanie et de son alter ego romanesque Adrien Zograffi qui remportent de très bons succès critiques. Sa vie de misère est temporairement terminée… Le 15 octobre 1927, il part à Moscou, invité aux fêtes du Xe anniversaire de la Révolution d'Octobre, durant lesquelles il fait partie des excursions officielles en Ukraine, Géorgie, Mer noire. Il y rencontre Victor Serge, Maxime Gorki et Nikos Kazantzaki, avec lequel il se rend en Grèce à partir du 25 décembre. Sommé de quitter la Grèce pour agitation communiste, il poursuit son voyage en URSS jusqu'en février 1929. Durant ces séjours, il devine, derrière l'accueil réservé aux hôtes étrangers, la réalité de la dictature stalinienne, qui lui inspire l'écriture de "Vers l'autre flamme, confession pour vaincus", dans lequel il dénonce avec une grande virulence l'arbitraire du régime soviétique. En 1930, attaqué de toutes parts, refoulé d'Egypte, emprisonné à Trieste, en froid avec Romain Rolland, il prend la décision de repartir pour la Roumanie, où il meurt le 16 avril 1935.

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Romain Rolland

C’est lors de son séjour en Suisse entre 1913 et 1920 que Panaït Istrati découvre l’œuvre de Romain Rolland. Après qu’il est tenté de se suicider le 3 janvier 1921 dans le jardin Albert Ier de Nice, à l’hôpital où il est emmené, on trouve sur lui une lettre du 20 août 1919 et des "Dernières paroles" du 1er janvier 1921, adressées à Romain Rolland. Ces écrits sont remis à celui-ci par l'entremise du journaliste Fernand Desprès. Romain Rolland lui répond le 15 mars 1921 : « Vous ne devez pas quitter la vie, avant d’avoir épuisé les tentatives pour réaliser dans des œuvres qui vous survivent les rêves, les vies disparues, les passions même dont vous avez été l’hôte ! ». Ils commencent alors à entretenir une correspondance régulière et Romain Rolland encourage Panaït Istrati à écrire. Le 4 septembre 1922, Istrati envoie à son mentor quatre récits, « Oncle Anghel », « Kir Nicolas », « Sotir » et « Mikhaïl » et le 15 août 1923, son premier récit, Kyra Kyralina est publié par la revue de Romain Rolland, « Europe » préfacé par ce dernier qui lui donne son surnom de « Gorki balkanique ».

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Nice et la photographie
Panaït Istrati est un grand voyageur, un vagabond, qui à 37 ans au lieu de mourir dans sa tentative de suicide dans le jardin Albert Ier, devient à Nice un écrivain en entrant en contact avec Romain Rolland, mais aussi… un photographe ! A sa sortie de l’hôpital, il retrouve un ami rencontré en Suisse, Antoine Bernard, dit Antonio, qui le forme au métier de photographe ambulant sur la Promenade des Anglais : « Quelqu’un qui n’a pas de nom, un homme de cœur, m’a dit « Prends un de mes appareils, viens sur la Promenade des Anglais et je te montrerai comment on vit en toute liberté. » (Article de P. Istrati dans « Adevărul literar artistic », mai 1924). Il exercera ce métier de photographe ambulant, à la pleine saison entre début juin et fin septembre et entre début janvier et fin mars, sous la menace des raids de police ou de la pluie, suivant la clientèle : « deux mois à Nice, sur la Promenade des Anglais, deux autres où ça se trouve : Bagnoles-de-l’Orne, en Normandie, Mont-Saint-Michel et Saint-Malo, Dinard. » ; puis pendant la saison morte, il est peintre en bâtiment à Paris et surtout écrit. Avec le succès littéraire, l’écriture prend de plus en plus d’importance et il abandonne le métier de photographe ambulant.

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