[Expo 26/03 - 29/03] Italo Bertoglio en BU Lettres Arts Sciences Humaines
Dans le cadre du colloque « Benedetta Cappa Marinetti, eguale, non discepola » (28-29 mars 2019), organisé par l’équipe IDEX RAG - « Relire les Avant-Gardes », la BU Lettres Arts Sciences Humaines accueille une exposition de photographies du fonds Bertoglio, de la Collezione Museo Nazionale del Cinema, de Turin, montée par Barbara Meazzi.
Le photographe Italo Bertoglio naît à Turin en 1877. Il s’adonne tout jeune à la pratique dilettante de la photographie et comme il ne manque pas de talent, on retrouve ses œuvres dès 1902 dans des expositions de photos, d’abord à Turin, puis en Italie, puis même aux États-Unis.
S’il pratique au début de sa carrière et jusqu’au début des années vingt la photographie pictorialiste, il oriente certains de ses travaux vers une forme d’expressionnisme de dérivation futuriste. Dès lors les images sont mises en scènes dans un décor tout à fait semblable aux maquettes dessinées par Enrico Prampolini et aux photographies de Tato : à la place des acteurs, des statuettes juxtaposées à des bibelots, des fleurs, des verres. Connaissait-il et fréquentait-il des futuristes ? Bertoglio connaissait les travaux de Bragaglia des années dix, et avait lu le « Manifeste de la Photographie futuriste » de 1930. Ainsi, on ne peut pas parler, pour les photos de Bertoglio, de natures mortes, mais plutôt de « drames d’ombres », comme l’auraient dit les futuristes : « il faut réaliser (…) le drame des ombres des objets contrastés et isolés par les objets eux-mêmes », écrivent Marinetti et Tato dans ledit manifeste.
Chez Bertoglio les ombres créées grâce à un éclairage orienté d’en bas vers le haut génèrent alors des fantasmagories à la fois merveilleuses et épouvantables. Entre 1925 et 1935, certaines des photographies de Bertoglio sont reproduites sur la couverture du Radiocorriere, la revue de l’EIAR (l’Ente italiano per le audizioni radiofoniche, l’organisme en charge de la gestion des émissions radiophoniques d’état), ou bien sont conçues pour servir comme publicités pour des stylos-plumes ou pour des liqueurs.
Le fonds Bertoglio conservé au Musée du Cinéma et de la Photographie de Turin contient non seulement les négatifs des photos, mais également les positifs. L’exposition permet d’observer les différentes phases de construction des photographies, et le travail effectué lors des tirages.
L’exposition photographique sera accompagnée d’expériences de réalité augmentée, une première dans les bibliothèques universitaires de l’Université Nice Sophia Antipolis.
