Né le 14 novembre 1926 à Mons-en-Barœul, Michel Butor s’installe à Paris avec sa famille très jeune, et suit des études de philosophie à la Sorbonne, suivant les cours de Jean Wahl et de Gaston Bachelard. Recalé à l’agrégation de philosophie, il entame une carrière de professeur de français à l’étranger, en Egypte à l’automne 1950. Y naît l’idée d’un premier roman, Passage de Milan. De retour à Paris fin 1953, il écrit pour des revues, notamment Les Cahiers du Sud et la NRF, et fait publier son roman par les éditions Minuit en 1954. A la NRF, Michel Butor rencontre Georges Perros, dont il restera l’ami jusqu’à sa mort, échangeant une large correspondance, lui envoyant ses manuscrits. Publié en 1957, son troisième roman La Modification rencontre un vrai succès critique, recevant le Prix Renaudot et est immédiatement associé au Nouveau Roman.
Après l’Egypte, l’Angleterre, la Grèce, la Suisse, Michel Butor part enseigner aux Etats-Unis à Bryn Mawr College à Philadelphie, tout en faisant des tournées de conférences à Boston, New York, Los Angeles… En 1970, il obtient un poste de professeur à l’Université de Nice, puis en 1973, soutient sa thèse de doctorat sur travaux autour de ses Répertoires, afin de régulariser sa situation universitaire ; il est maître-assistant pour sa dernière année à Nice en 1974-1975. La même année, il est professeur invité à l’Université de Genève, poste d’abord provisoire, qui va devenir définitif jusqu’à l’heure de la retraite en 1991. Il écrit dans ces années-là de nombreuses œuvres de critique littéraire, les Improvisations sur Flaubert, Rimbaud, Butor, Balzac… Bien que professeur à Genève, il continue à vivre à Nice jusqu’en 1986. En 2013, il reçoit le Grand Prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre.
Bien que considéré comme figure du Nouveau Roman, Michel Butor ne s’est jamais senti faire partie d’une école, toujours créateur solitaire et non dogmatique, réticent à être rangé où que ce soit. Racines surréalistes, ayant regretté qu’André Breton disparu n’est pas pu lire son Portrait de l’artiste en jeune singe, racines toujours vivantes dans le travail de Matière de rêves (1975-1985), ou dans ses collages littéraires. Surtout connu pour ses quatre romans, Passage de Milan, L’emploi du temps, La Modification, et Degrés, Michel Butor y cherchait la rupture avec la forme traditionnelle du roman, ce qui l’a rapidement mené à abandonner cette forme, créant une nouvelle forme textuelle avec Mobile, étude pour une représentation des Etats-Unis en 1962. Se sentant à l’étroit dans les classifications de genre traditionnelles, il se penche davantage sur la poésie et travaille de plus en plus avec des plasticiens, des peintres, des sculpteurs, des photographes, notamment Henri Maccheroni et André Villers. Il publie son premier livre d’artiste avec le peintre chilien Enrique Zanartu, Rencontre, en 1962. Pendant plus d’un demi-siècle, il publie des textes poétiques pensés en séries : « Le génie du lieu », « Matières de rêves », « Improvisations », « Illustrations », « Avant-goût », « Répertoires », composés à partir de ses voyages en Egypte, au Mexique, au Japon, à Venise, aux Etats-Unis, …. Ces nombreuses collaborations avec des peintres l’amènent à écrire des essais sur la peinture, sur les « Œuvres croisées ».
Georges Perros (Ecrivain), Henri Maccheroni (Artiste) ; Nice
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Michel Butor était un des auteurs les plus prolifiques du monde littéraire : il a lui-même recensé plus de 1400 titres à son actif.
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Si c’est à la bibliothèque municipale de Nice que Michel Butor a donné ses manuscrits et livres d’artiste, la BU Lettres Arts Sciences Humaines de l’Université de Nice a été le théâtre de la création du Centre d’Etudes de la Métaphore, avec Michel Launay et Henri Maccheroni. Dans un même mouvement, Michel Butor a fait don à la bibliothèque d’un ensemble unique autour de son ami Georges Perros : œuvres d’hommage après la mort de celui-ci en 1978, les manuscrits de Georges Perros en sa possession, les lettres reçues de celui-ci. Le fonds Michel Butor comprend aussi une série de lettres de Michel Butor à sa mère.
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